Les véhicules tout-terrain amphibies : polyvalence sur terre et sur l’eau Autres véhicules tout-terrain TweetezPartagezÉpingleTemps de lecture : 4 minutes Les véhicules tout-terrain amphibies constituent une forme polyvalente d’ingénierie mécanique : conçus pour circuler à la fois sur terrain irrégulier et en milieu aquatique, ils suscitent l’intérêt dans des domaines variés, allant de l’exploration au secours d’urgence. Découvrez leur conception, les avancées technologiques associées, les limites techniques observées et les utilisations concrètes possibles. Une attention est également portée à l’expérience utilisateur, à l’impact environnemental, ainsi qu’aux tendances qui orientent leur évolution. Sommaire Toggle Aspects techniques et conception : motorisation, transmission et solutions adoptéesHydrodynamisme et structure de la coque : comportement sur l’eauUsage des matériaux : entre allègement et résistanceÉquipements électroniques : automatisation des fonctionsConfort de conduite et avis d’utilisateurÉcoconception : incidence environnementale et freins au développementSources de l’article Aspects techniques et conception : motorisation, transmission et solutions adoptées Un véhicule amphibie destiné à un usage tout-terrain doit pouvoir basculer rapidement d’un environnement terrestre à un environnement aquatique, avec un minimum de réglages à effectuer par le conducteur. Cette transition repose sur une motorisation centrale qui soutient deux circuits de transmission : l’un pour le déplacement terrestre (par roues ou chenilles), l’autre pour la navigation (par hélice, hydrojet ou autre option). Certains modèles permettent le fonctionnement coordonné des deux types de propulsion, ce qui peut simplifier l’accès ou le retrait en pente depuis une berge ou une rampe. Un exemple marquant est celui de la Volkswagen Schwimmwagen, utilisée durant la Seconde Guerre mondiale. Elle intégrait une hélice escamotable reliée à l’arbre moteur. Ce système, bien qu’efficace dans des conditions simples, présentait des limites lorsqu’il s’agissait de gérer des situations plus complexes comme les arrêts, la marche arrière, ou la navigation en eaux confinées. Dans ces cas, des moyens complémentaires étaient utilisés, tels que les roues motrices ou une rame manuelle. Les véhicules contemporains ont tendance à préférer l’utilisation de systèmes mécaniques directs ou de transmissions hybrides pour minimiser les pertes d’énergie et renforcer la fiabilité globale. Toutefois, cette sophistication accrue peut, à l’occasion, accroître les besoins en entretien, en particulier dans des cas où la configuration technique implique une chaîne complexe ou une réactivité aquatique insuffisante. Hydrodynamisme et structure de la coque : comportement sur l’eau La capacité d’un véhicule amphibie à se mouvoir efficacement en milieu aquatique repose en grande partie sur l’agencement des masses et la conception de la coque. Alors que sur terrain, les appuis s’exercent via les roues ou les chenilles, l’environnement aquatique exige que le poids soit réparti de façon homogène sur une coque suffisamment porteuse. Celle-ci doit préserver la stabilité sans compromettre la flottabilité. Il devient alors important de concevoir une coque qui limite les frottements à l’avancement, tout en assurant une tenue correcte sur mer ou en zone humide. Plusieurs options de propulsion sont utilisées sur les modèles existants : Hélice : ce dispositif, relativement courant, est simple sur le plan mécanique mais nécessite un espace dédié à l’arrière du véhicule et peut demander une gestion manuelle lors du changement de mode. Hydrojet : propulseur par jet d’eau intégré à la coque, il permet une bonne capacité de réaction, même si son rendement peut varier à basse vitesse. Coussin d’air : solution utilisée par les aéroglisseurs, elle favorise l’adaptabilité aux surfaces instables ou très humides, mais elle impose une vigilance accrue en matière de pilotage fin. Système de propulsionAtoutsContraintesHéliceBon rendement, mécanisme simpleRequiert de l’espace à l’arrière, passages manuelsHydrojetSouplesse d’intégration, meilleure sécuritéRéactivité variable selon la vitesseCoussin d’airFranchit divers reliefs, utilisation élargieConsommation importante, contrôle délicat Usage des matériaux : entre allègement et résistance Les performances des véhicules amphibies sont liées aux matériaux choisis pour leur fabrication. Auparavant, l’acier était préféré pour ses propriétés mécaniques. Il fut ensuite souvent remplacé par l’aluminium, plus léger, permettant d’améliorer l’autonomie. Aujourd’hui, les matériaux composites tels que les fibres de verre ou de carbone sont fréquemment utilisés. Ces matériaux réduisent le poids sans compromettre la robustesse, ce qui contribue à une meilleure flottaison et à une plus grande réactivité du véhicule. Autre avantage notoire : leur plus faible sensibilité à la corrosion, condition utile pour un usage en milieu humide ou salin. Le matériau sélectionné influence par conséquent la fiabilité, l’espérance de fonctionnement et la modération de consommation énergétique de ces véhicules. MatériauDensitéTenue mécaniqueSensibilité à la corrosionBudget estiméAcierÉlevéeImportanteMarquéePlutôt basAluminiumIntermédiaireCorrecteFaibleModéréCompositesRéduiteÉlevéeMoindrePlus élevé Équipements électroniques : automatisation des fonctions Les innovations électroniques ont simplifié certains aspects de la conduite et de la maintenance des véhicules amphibies. Aujourd’hui, des systèmes compatibles avec les modes terrestres et aquatiques permettent une transition automatisée entre les deux, via des commandes centralisées. Ces dispositifs prennent en charge la synchronisation des mouvements, l’activation des systèmes de propulsion et les fonctions directionnelles. Ils intègrent également des solutions visant à renforcer la sûreté : capteurs d’humidité, indicateurs de fuite, outils de gestion des fonctions embarquées, tableaux de bord intuitifs et connectivité de diagnostic. Malgré une idée reçue selon laquelle ces systèmes compliqueraient la maintenance, ils permettent dans certains cas de la faciliter en décelant rapidement les anomalies. Confort de conduite et avis d’utilisateur « J’ai été surpris par l’aisance avec laquelle le véhicule passe d’un environnement à l’autre. Lors d’une mission dans une zone fortement inondée, cet engin nous a permis d’atteindre des secteurs non accessibles par les moyens classiques. La plateforme SHERP s’est montrée fiable et stable, y compris sur les terrains les plus difficiles. » Ce retour d’expérience met en évidence les intérêts pratiques que présentent ces véhicules dans le cadre de missions de terrain ambiguës ou isolées, dans le transport spécialisé ou encore dans les démarches d’exploration logistique. Écoconception : incidence environnementale et freins au développement Sur le long terme, l’intégration de véhicules amphibies dans des plans de mobilité ciblés peut répondre à certains enjeux liés à l’aménagement de zones à risque (inondations, forêts, zones marécageuses) ou difficilement accessibles. L’idée de disposer d’un seul engin, capable d’intervenir dans plusieurs configurations, peut limiter le nombre de machines nécessaires dans un déploiement opérationnel. Cependant, plusieurs contraintes empêchent leur généralisation. Parmi elles, on trouve le coût de fabrication souvent élevé, la nécessité de former les opérateurs à leur pilotage et leur entretien, ainsi que la mise en place de centres techniques adaptés à la complexité de leurs mécanismes. Sur le plan écologique, une tendance émerge vers des modèles alimentés en énergie hybride ou entièrement électrique, dont le fonctionnement minimalise les émissions locales. Néanmoins, la fabrication de certains composants techniques, notamment ceux faits de composites, reste une piste de réflexion pour réduire l’impact sur l’ensemble du cycle de vie. Catégorie de véhiculeÉmissions carboneAppareils requisConsommationAmphibie à moteur thermiquePlutôt élevéesRéduitModéréeAmphibie électrique ou hybrideMoindreRéduitVariable selon terrainVéhicules séparésImportantesDédoubléMarquée Est-ce que ces véhicules offrent un bon niveau de sécurité ? Ils sont équipés de systèmes conçus pour limiter les risques, avec des dispositifs automatiques de détection et de contrôle, et sont élaborés selon des normes adaptées. Est-il difficile de les entretenir ? L’électronique embarquée peut aider à repérer rapidement les dysfonctionnements, ce qui allège certaines opérations d’entretien technique. Peut-on les utiliser toute l’année ? Oui, sous réserve d’un entretien rigoureux, notamment après un passage prolongé dans l’eau, afin de prévenir l’oxydation et conserver une bonne fonctionnalité. Véritables solutions hybrides, les véhicules amphibies associent innovations mécaniques, légèreté des matériaux et gestion automatisée pour répondre à des usages spécifiques. Bien que complexes à produire et coûteux, ils constituent une alternative fonctionnelle dans des contextes où la transition entre milieux secs et humides est fréquente. Leur évolution vers une fabrication plus responsable et des motorisations moins polluantes ouvre la voie à de nouveaux usages à l’échelle civile comme professionnelle. Sources de l’article https://www.defense.gouv.fr/terre/nos-materiels/nos-equipements-terre/nos-vehicules/nos-vehicules-moyens-legers/vbl-vehicule-blinde-leger https://www.morbihan.gouv.fr/Publications/Police-de-l-Eau-actes-delivres/1-Recepisses-de-declaration-arretes-de-prescriptions/SAINT-MARTIN-SUR-OUST/Association-des-Vehicules-Amphibies-de-France TweetezPartagezÉpingle